Programa Congreso / Resumen Key Notes
Françoise Jost
Sorbonne-Nouvelle University
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13 de mayo de 2021
14:30-16:00
Slot 22
La contestation des élites à l’ère du web 2.0
Cette conférence part d’une observation des réactions des internautes à la suite de chroniques publiées sur le site Leplus du journal L’Obs, site pour lequel j’ai écrit des textes pendant plus de quatre ans. La plupart du temps, les commentaires négatifs prenaient la forme d’une une attaque ad statutum, mettant en cause en cause le statut social de l’énonciateur et témoignant d’un refus d’un savoir légitime ou d’un droit à dire le vrai que s’arrogerait l’expert. Il s’agissait moins de contester les énoncés que l’énonciateur lui-même, non pas comme simple responsable de l’énonciation, mais comme être du monde social. J’ai considéré cette opposition comme un symptôme évident d’une fracture sociale entre les experts et les « sans grades » qui peinent à faire entendre leur voix.
Quelques mois ou années plus tard se sont développées deux crises, la crise des gilets jaunes et la crise sanitaire, pendant lesquelles ceux qui n’avaient pas la parole, les oubliés, les invisibles, ont dit toute leur colère contre les « élites », dans la rue certes, mais aussi sur les réseaux sociaux. Mais, si les gilets jaunes visaient prioritairement les mensonges de l’État et de l’information, pour les contestataires de l’ordre médical, du bienfait du masque ou des vaccins, il ne s’agit plus seulement de nier, mais aussi d’affirmer une vérité fondée sur un retournement carnavalesque des valeurs et des hiérarchies. D’un refus du statut à un rejet d’une catégorie sociale il n’y a qu’un pas qui est franchi par certains commentaires. L’étude des réseaux sociaux comme symptômes permet d’anticiper des mouvements qui ne sont pas virtuels.
El rechazo a las élites en la era de la web 2.0
Esta conferencia parte de una observación de las reacciones de los internautas siguiendo las columnas publicadas en el sitio Leplus del periódico L’Obs, allí publiqué durante más de cuatro años. La mayoría de las veces, los comentarios negativos tomaron la forma de un ataque ad statum. Se cuestionaba el estatus social del emisor del mensaje que se criticaba. Era un rechazo del conocimiento legítimo o del derecho a decir la verdad, que el experto se arrogaría a sí mismo. Se trataba de cuestionar al emisor como tal, más que sus mensajes; no como simplemente responsable del enunciado, sino como un ser del mundo social. Vi esta oposición como un síntoma obvio de una división social entre los expertos y los “sin rango” qué luchan por hacerse oír.
Unos meses o años después se produjeron dos crisis, la crisis de los chalecos amarillos y la sanitaria. En ellas los que no tenían voz, los olvidados, los invisibles, han mostrado su enfado contra las “élites”, en la calle, por supuesto, pero también en redes sociales. Pero, si los chalecos amarillos estaban dirigidos principalmente a las mentiras del Estado y de información, para los manifestantes contra las órdenes sanitarias, el beneficio de la mascarilla o las vacunas, ya no se trataba solo de negar, sino también de afirmar una verdad fundamentada en una inversión carnavalesca de valores y jerarquías. Desde la negación del estatus hasta el rechazo de una categoría social, solo hay un paso que dan algunos comentarios. El estudio de las redes sociales, como síntomas, permite anticipar movimientos que no son virtuales.